Les initiatives

I. GreenIT.fr

Créée en 2004, GreenIT.fr est la communauté des acteurs du numérique responsable qui s’intéressent, entre autre, à la sobriété numérique,à l’écoconception des services numériques, à la lowtech, et plus globalement à un avenir numérique alternatif.

C’est un lieu de réflexion sur les enjeux de la rencontre entre numérique et développement durable, ce que l’on appelle couramment le numérique responsable (définition).

Nous abordons des sujets techniques – éco-conception des équipements et des services numériques, réemploi et recyclage, etc. – et les bonnes pratiques à mettre en oeuvre dans son quotidien professionnel, mais aussi les usages et le rôle du numérique pour glisser vers une économie plus légère, circulaire (cradle to cradle), puis vers une économie positive.

Nous avons créé des collèges spécifiques pour aborder certaines thématiques, par exemple le collectif conception numérique responsable pour l’écoconception et la conception responsable des services numériques et le Club Green IT pour regrouper les leaders Green IT et numérique responsable dans les entreprises et collectivités.

Etats généraux : 4 propositions sur le numérique à l’école de GreenIT.fr

En plus d’être omniprésent dans notre quotidien et celui de nos enfants, la crise sanitaire de la Covid-19 a forcé un passage rapide et généralisé de l’apprentissage à distance.

Pour répondre à la question de la place du numérique dans l’enseignement, tant en terme de contenus à enseigner que d’outil d’apprentissage, le ministre de l’Education Nationale, Jean-Michel Blanquer, a lancé les Etats Généraux du Numérique pour l’Education.

Quatre propositions sur le numérique responsable à l’école

C’est dans le cadre de cette consultation ouverte que le groupe de travail dédié de GreenIT.fr a soumis quatre propositions :

1. Former les enseignants et transmettre ce savoir aux publics concernés

2. Construire et conduire une politique d’achats numérique responsables

3. Former un Responsable Numérique par circonscription ERUN et/ou créer un poste dédié au numérique

4. Favoriser l’éducation et la formation au Numérique Responsable en créant une plateforme d’information Numérique et Environnement

Nos propositions s’appuie sur le travail d’un groupe dédié ainsi que sur les propositions déjà faites en 2018 dans le livre blanc « Numérique et environnement » remis à Brune Poirson et Mounir Mahjoubi [LBNE 2018], notamment la proposition 26 « Favoriser l’éducation et la formation au numérique responsable en créant une plateforme d’information Numérique et Environnement ».

Soutenez nos propositions

Si vous pensez qu’il est important d’enseigner la sobriété numérique à nos enfants et l’écoconception numérique aux ingénieurs, mais aussi de remettre le numérique à sa juste place dans nos vie et à l’école, soutenez nos propositions en votant pour elles sur la plateforme mise en place par l’Education Nationale.

Sources

[LBNE 2018] « Numérique et environnement », livre blanc, Iddri, Fing, GreenIT.fr, WWF France, remis à Brune Poirson et Mounir Mahjoubi en mars 2018, https://www.greenit.fr/2018/03/19/26-actions-concretes-faire-converger-numerique-ecologie/[EDUNR 2020] Plaidoyer pour un Numérique Responsable dans l’Education

II. The Shift Project

AMBITION

The Shift Project est un think tank qui œuvre en faveur d’une économie libérée de la contrainte carbone. Association loi 1901 reconnue d’intérêt général et guidée par l’exigence de la rigueur scientifique, notre mission est d’éclairer et influencer le débat sur la transition énergétique en Europe.

ÉCLAIRER
  • Nous constituons des groupes de travail autour des enjeux les plus délicats et les plus décisifs de la transition vers une économie libérée de sa dépendance aux énergies fossiles ;
  • Nous produisons des analyses robustes et chiffrées sur les aspects clés de la transition ;
  • Nous élaborons des propositions innovantes, avec le souci d’apporter des réponses à la bonne échelle.
INFLUENCER
  • Nous menons des campagnes de lobbying pour promouvoir les recommandations de nos groupes de travail auprès des décideurs politiques et économiques ;
  • Nous organisons des événements qui favorisent les discussions entre parties prenantes ;
  • Nous bâtissons des partenariats avec les organisations professionnelles, le monde universitaire et des acteurs internationaux.

The Shift Project est soutenu par des leaders économiques qui veulent faire de la transition énergétique leur priorité stratégique. Depuis notre création en 2010, nos travaux ont eu un impact notable sur l’élaboration des politiques publiques nationales et européennes.

III. HalteObsolescence.org et Produitsdurables.fr

L’obsolescence programmée est la réduction volontaire de la durée de vie d’un produit afin d’en accélérer le renouvellement. La France a été le premier pays au monde à interdire cette pratique en 2015. Elle peut être punie de 2 ans d’emprisonnement et 300 000 € d’amende et jusqu’à 5% du chiffre d’affaires annuel moyen.

IV. Les avantages insoupçonnés de la sobriété numérique pour les collectivités :

Comment la sobriété numérique participe à l’inclusion numérique

13 millions de français demeurent aujourd’hui éloignés du numérique [1]. Les principales causes identifiées  sont le manque de compétences numériques et les craintes relatives à l’insuffisante protection des données. Mais pour 8% des français à bas revenus, la dimension pécuniaire constitue encore le principal frein à l’utilisation d’internet [2].

Ce frein financier est encore plus important lorsque l’on questionne les difficultés de l’accès à internet à domicile.  Le coût de l’achat du matériel devient alors un obstacle conséquent.

Or, la capacité à réaliser des démarches administratives en ligne dépend en partie de l’accès à internet à domicile : alors que l’ergonomie des sites proposant des démarches administratives est déjà identifiée par les pratiquants comme l’un des principaux freins à leur utilisation[4], la difficulté supplémentaire liée au remplissage de formulaires via le petit écran tactile d’un smartphone peut être rédhibitoire pour l’internaute débutant.

Les actions ayant vocation à limiter le besoin de renouvellement de matériels numériques et à promouvoir des équipements de seconde main reconditionnés (via des intermédiaires et l’utilisation de logiciels libres par exemple) permettent de réduire les coûts liés à l’équipement et participent donc à une meilleure inclusion numérique. Or, ces mêmes actions sont portées par les démarches de sobriété numérique qui s’attaquent à la principale source d’émission de GES[5] du numérique (voir billet épisode 2) via l’allongement de la durée de vie des équipements.

L’un des principaux leviers des démarches de sobriété numérique consiste donc à allonger la durée de vie des équipements des particuliers, par exemple en luttant contre l’obsolescence indirecte des terminaux. Les problématiques d’incompatibilité et de caducité induites par les conditions d’utilisation des dernières technologies utilisées par les services numériques (standard et versions requises pour le fonctionnement, puissance de calcul demandée, etc.) peuvent en effet accélérer leur remplacement fréquent.

La mise en place de politiques de sobriété numérique, à travers l’éco-conception de services, le design (pour adapter les fonctionnalités aux attentes réelles des usagers et ne pas alourdir les services avec des contenus et des fonctionnalités inutiles) ou l’articulation de solutions low tech[6] et high tech, permet aux personnes ayant des difficultés à renouveler de façon régulière leurs équipements numériques de ne pas se trouver exclues de l’accès aux services en raison de l’ancienneté de leurs terminaux pourtant encore fonctionnels.

En résumé, il s’agit d’éviter de devoir changer un matériel encore fonctionnel mais plus assez puissant ou trop ancien pour supporter les mises à jour nécessaires au fonctionnement de services numériques qui auraient pu être moins « exigeants »  grâce à une démarche d’éco-conception. Comme le souligne Frédéric Bordage « La perpétuelle mise à jour des logiciels implique trop souvent de changer un matériel informatique parfaitement fonctionnel. Pour y remédier, lors de l’achat de logiciels, il faut demander que le matériel informatique fonctionne avec le même niveau de performance dans les cinq ans suivant l’achat malgré les patches et les mises à jour[7] ».

La sobriété numérique facilite un accès généralisé et permanent aux démarches numériques

L’éco-conception de services numériques vise à « trouver le meilleur équilibre possible entre le niveau de performance à atteindre et la quantité de ressources nécessaires pour atteindre cette performance ». L’objectif consiste à réduire la puissance informatique (RAM, CPU, bande passante, nombre de serveurs, etc.) nécessaire au fonctionnement d’un service tout en préservant sa performance. Cette démarche repose sur des choix autant techniques que fonctionnels.

A l’instar du progrès que représente la distribution intelligente d’énergie à l’égard du surdimensionnement actuel des infrastructures de réseaux électriques (stratégie d’effacement pour supprimer les crêtes), la sobriété numérique  cherche à exploiter de façon optimale les ressources nécessaires pour délivrer des services numériques in fine légers et efficients.  Cette démarche innovante de recherche de juste adéquation et d’allocation optimisée des ressources peut parfois se traduire par une ingénierie combinant les potentiels de puissance de calcul ou de visualisation de solutions high tech (demain les calculateurs quantiques ?) à des low tech fiables, résilientes, économes en énergie et peu polluantes.

Eco-concevoir son site web se traduit par exemple en un allégement de son « poids » permettant aux usagers se trouvant dans des zones non couvertes par la 4G de pouvoir bénéficier des services (en 3G ou H+ par exemple) sans que les délais de chargement deviennent dissuasifs. Cet effort n’est pas anecdotique puisqu’en 2018 en France, 23% des citoyens équipés d’un smartphone n’avaient pas accès à la 4G pour se connecter à internet[8].